Docteur en Médecine, Neuropsychiatre
Docteur ès Lettres et Sciences Humaines
Professeur Honoraire de Psychologie à
l'Université de Nice – Sophia-Antipolis

Appréciations scientifiques sur  LA MÉTHODE QUERTANT

En préface des recherches spécifiques et des résultats variés concernant la méthode QUERTANT et ses applications, je crois utile de dire quelques mots sur l'œil et la vision, puisque ces problèmes sont nécessairement à la base de la compréhension des effets de la méthode.

Pour les profanes, les yeux sont de simples récepteurs, enregistrant selon des lois optiques et oculaires les objets extérieurs. Cette façon de considérer la vision a été reconnue pour fausse depuis longtemps, et l'idée du vieux philosophe antique ANAXAGORE (pour lequel c'est l'esprit qui va au devant du réel dans la sensation) a reçu des confirmations de la plus récente psychophysiologie.
De même que l'origine de l'ouïe est dans la sensibilité dermique, la vue a son point de départ dans la sensibilité dermatoptique du vivant.

Les physiologistes modernes assimilent cônes et bâtonnets de la rétine à des cellules épithéliales différenciées, et reconnaissent une analogie entre les cônes de la tache jaune (fovéa) et les corpuscules de MEISSNER de la pulpe des doigts. A l'acte de toucher exploratoire reconstituant l'objet et transmettant des informations à la mémoire, correspond l'acte de voir qui est une véritable construction active de l'espace signifiant.

  La palpation digitale se fait du bout des doigts; l'activité exploratoire de l'œil se fait par une zone privilégiée de la rétine, la fovéa, dont le bouquet de cônes centraux comporte trente à quarante mille cônes courts et longs, et qui est construite pour explorer avec une extrême rapidité tous les points du champ perceptif. L'œil, aidé par le cerveau dont il est génétiquement et physiologiquement une évagination, un tentacule ou une sentinelle avancée, construit à la fois l'espace, la distance et l'objet (formes et couleurs).

Constatons d'ailleurs que sur notre écran de télévision, notre œil ne voit qu'un point a la fois celui que forme l'extrémité de l'étroit pinceau de lumière du tube cathodique sur écran. Nous recréons l'image totale d'une part grâce à l'incessant balayage oculaire, d'autre part grâce à la mémoire rétinienne et à l'interprétation que fait le cerveau.

Docteur en Médecine, Neuropsychiatre
Docteur ès Lettres et Sciences Humaines
Professeur Honoraire de Psychologie à
l'Université de Nice – Sophia-Antipolis

Appréciations scientifiques sur  LA MÉTHODE QUERTANT

En préface des recherches spécifiques et des résultats variés concernant la méthode QUERTANT et ses applications, je crois utile de dire quelques mots sur l'œil et la vision, puisque ces problèmes sont nécessairement à la base de la compréhension des effets de la méthode.

Pour les profanes, les yeux sont de simples récepteurs, enregistrant selon des lois optiques et oculaires les objets extérieurs. Cette façon de considérer la vision a été reconnue pour fausse depuis longtemps, et l'idée du vieux philosophe antique ANAXAGORE (pour lequel c'est l'esprit qui va au devant du réel dans la sensation) a reçu des confirmations de la plus récente psychophysiologie.
De même que l'origine de l'ouïe est dans la sensibilité dermique, la vue a son point de départ dans la sensibilité dermatoptique du vivant.

Les physiologistes modernes assimilent cônes et bâtonnets de la rétine à des cellules épithéliales différenciées, et reconnaissent une analogie entre les cônes de la tache jaune (fovéa) et les corpuscules de MEISSNER de la pulpe des doigts. A l'acte de toucher exploratoire reconstituant l'objet et transmettant des informations à la mémoire, correspond l'acte de voir qui est une véritable construction active de l'espace signifiant.

  La palpation digitale se fait du bout des doigts; l'activité exploratoire de l'œil se fait par une zone privilégiée de la rétine, la fovéa, dont le bouquet de cônes centraux comporte trente à quarante mille cônes courts et longs, et qui est construite pour explorer avec une extrême rapidité tous les points du champ perceptif. L'œil, aidé par le cerveau dont il est génétiquement et physiologiquement une évagination, un tentacule ou une sentinelle avancée, construit à la fois l'espace, la distance et l'objet (formes et couleurs).

Constatons d'ailleurs que sur notre écran de télévision, notre œil ne voit qu'un point a la fois celui que forme l'extrémité de l'étroit pinceau de lumière du tube cathodique sur écran. Nous recréons l'image totale d'une part grâce à l'incessant balayage oculaire, d'autre part grâce à la mémoire rétinienne et à l'interprétation que fait le cerveau.

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Quant au cerveau lui-même, dont nous venons de dire qu'il se porte, pour ainsi dire, par les yeux, au « contact » quasi-digital du monde extérieur, les neurophysiologistes admettent aujourd'hui, depuis les travaux de D. Mc LEAN, qu'il est fait de trois cerveaux superposés : le cerveau archaïque, hypothalamique, commandant les mécanismes corporels et les fonctions thymiques de base (plaisir - douleur), le cerveau moyen, limbique ou rhinocephalique, qui préside aux comportements modulés, gouverne les mémoires sensorielles, régule les affects en fonction du milieu, le cerveau récent ou néo-cortex qui, n'existant vraiment que chez les Primates et les Hommes, correspond aux fonctions supérieures, tant intellectuelles que régulatrices des sentiments ou des significations conscientes.

Chez l'homme, ces « trois » cerveaux qui semblent s'être formés phylogénétiquement par différenciation et complexification, au cours de mutations mystérieuses, représentent certes des niveaux de comportement, mais retentissent les uns sur les autres par suite de leurs interactions fonctionnelles.

 On peut penser, de ce fait, - et ce fut la découverte de G. QUERTANT – qu'une éducation ou une rééducation méthodique des yeux, toujours en référence à l'activité oculo-cérébrale de reconstruction du réel et d'ajustement au réel, modifie le fonctionnement cérébral lui-même toujours considéré en tant qu'activité dans un milieu de vie et par rapport à ce milieu de vie.

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S'il est vrai que la structuration de l'espace, du temps, des objets et des significations est une activité (je dirais plutôt un acte) de l'aperception visuelle, et que cette structuration est intégrée (selon des modalités spécifiques et différenciées) par le cerveau archaïque (niveau des automatismes somatiques et thymiques), par le cerveau moyen (niveau des relations ressenties entre l'être et son milieu de vie et des significations du vécu), et par le néo-cortex (niveau d'intégration supérieur de la connaissance sous ses formes intellectuelles et affectives), alors on peut déduire d'une part que les perturbations de ces trois zones vont se traduire par des perturbations au niveau de I
la perception visuelle, d'autre part et inversement qu'un entraînement méthodique de l'activité oculo-visuelle modifiera les fonctions de base qui sont celles de l'organisation de l'espace, du temps, des objets et des significations du niveau vécu...

Ce rapide rappel de la psycho-neurophysiologie du premier (au sens de plus important) sens humain d'exploration et de construction de L'univers vécu, permet de fonder et de comprendre les effets de la méthode QUERTANT qui s'attaque, d'une façon rationnelle et originale, aux perturbations de la structuration de l'espace-temps, aux attitudes personnelles pathologiques face au monde et a l'existence, aux affects et sentiments qui thématisent le monde vécu sur le mode morbide.

Ceci dit, il importe de pénétrer dans la méthode et d'en totaliser les résultats thérapeutiques.

Docteur Roger MUCCHIELLI